Quelque chose ici va venir
01 04
Le territoire comme palimpsesteAndré Corboz, 198301 0401 04 | Le territoire comme palimpsesteAndré Corboz, 1983

Le territoire n’est pas une donnée : il résulte de divers processus. D’une part, il se modifie spontanément : l’avancée ou le recul des forêts et des glaciers, l’extension ou l’assèchement des marécages, le comblement des lacs et la formation des deltas, l’érosion des plages et des falaises, l’apparition de cordons littoraux et de lagunes, les affaissements de vallées, les glissements de terrain, le surgissement ou le refroidissement de volcans, les tremblements de terre, tout témoigne d’une instabilité de la morphologie terrestre. De l’autre, il subit les interventions humaines : irrigation, construction de routes, de ponts, de digues, érection de barrages hydroélectriques, creusement de canaux, percement de tunnels, terrassements, défrichement, reboisement, amélioration des terres, et les actes mêmes les plus quotidiens de l’agriculture, font du territoire un espace sans cesse remodelé. Les déterminismes qui le transforment suivant leur propre logique (c’est-à-dire ceux qui relèvent de la géologie et de la météorologie) s’assimilent à des initiatives naturelles tandis que les actes de volonté qui visent à le modifier sont en outre capables de corriger en partie les conséquences de son activité. Mais la plupart des mouvements qui le travaillent — ainsi, les modifications climatiques — s’étalent sur un laps de temps tel qu’ils échappent à l’observation de l’individu, voire d’une génération, d’où le caractère d’immutabilité que connote ordinairement « la nature ». […] Mais il ne suffit pas d’affirmer, comme l’énumération de ces opérations le montre, que le territoire résulte d’un ensemble de processus plus ou moins coordonnés. Il ne se découpe pas seulement en un certain nombre de phénomènes dynamiques de type géoclimatique. Dès qu’une population l’occupe (que ce soit à travers un rapport léger, comme la cueillette, ou lourd, comme l’extraction minière), elle établit avec lui une relation qui relève de l’aménagement, voire de la planification, et l’on peut observer les effets réciproques de cette coexistence. En d’autres termes, le territoire fait l’objet d’une construction. C’est une sorte d’artefact. Dès lors, il constitue également un produit.

Les Ateliers des Arques,
résidence d’artistes
32e édition
Directeur artistique

Emmanuel Tibloux,
directeur de l’École
nationale supérieure
des Arts Décoratifs

Artistes et designers

Romain Gandolphe,
Jean-Sébastien Lagrange,
Sabine Mirlesse,
Anna Saint-Pierre,
Samuel Vermeil et
Nicolas Verschaeve.

Comment documenter une résidence ? Comment rendre compte de sa temporalité propre ? Y a-t-il même une temporalité propre à la résidence ? Ce qui est certain, c’est qu’il existe, dans le temps même de la résidence, un temps de la recherche, rythmé par des rencontres et des événements hétérogènes, qui ne relèvent ni de l’événementiel ni du mémorable. C’est le temps de ce qui arrive à la pensée et à la sensibilité, qui mêle l’individuel et le collectif, la documentation et l’esquisse, l’intuition, l’hypothèse et le projet, des choses vues ou entendues avec d’autres qu’on aura lues ou imaginées. C’est ce temps-là que ce site essaye de rendre sensible, à la façon d’une chronique, d’un enregistrement de ce qui arrive, d’une fenêtre sur le travail en cours.

www.ateliersdesarques.com
@lesateliersdesarques

Conception graphique
& éditoriale
Samuel Vermeil

Développement web Cédric Rossignol-Brunet

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