D’une région à l’autre, d’une ville, d'un village, d’un quartier à l’autre, les matériaux architecturaux varient influencés par l’héritage géologique. Dans le Finistère, l’association du granit, de l’ardoise et du lait de chaux donne lieu à une harmonie de gris et de blancs ; le tuffeau et les ardoises prédominent dans la vallée de la Loire ; le grès rose est le matériau principal des monuments et des centres historiques en Alsace ; les blocs de silex sont présents dans les constructions traditionnelles de la Haute-Normandie ; les briques brunes caractérisent les façades des rues lilloises et les rosées celles des toulousaines.
Ces observations ont conduit les coloristes Dominique et Jean-Philippe Lenclos à développer à partir des années 1970 une méthode d’analyse de l’architecture à travers une géographie de la couleur. Celle-ci consiste à déceler les particularités chromatiques des habitations traditionnelles en fonction des régions, à travers l’harmonie naturelle qu’elles entretiennent avec les paysages environnants définie sous le concept d’homochromie.